ΛΥΡΙΚΗ ΣΚΗΝΗ ΤΗΣ ΛΙΜΟΖ
- 23/04/2025
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Giacomo PUCCINI :Tosca
Από τη Λυρική σκηνή της Λιμόζ
Γράφει ο Γεώργιος Δημοσθένους Κόκκινος, έλληνας της διασποράς μεγαλωμένος μέχρι τα 18 στην πόλη των Ιωαννίνων. Μετακόμησε στην Γαλλία για σπουδές, παίρνοντας πτυχίο Γαλλικής φιλολογίας στο πανεπιστήμιο της Αβινιόν, το προδιδακτορικό στην Αιξ Αν Προβάνς και το διδακτορικό συγκριτικής φιλολογίας στο πανεπιστήμιο του Πουατιέ. Έχει διδάξει στο Πανεπιστήμιο της Αβινιόν νέα Ελληνικά και του Μονπελιέ ελληνογαλλική και γαλλοελληνική μετάφραση και τεχνικές έκφρασης. Επί πλέον έχω κάνει ιδιαίτερα μαθήματα Γαλλικών στο λεκανοπέδιο Αττικής και στα φροντιστήρια ΚΥΚΛΟΣ ειδικά για την προετοιμασία στην σχολή διερμηνέων και μεταφραστών του ιονίου πανεπιστημίου. Από το 2002 δίδαξε στην Γαλλική δευτεροβάθμια εκπαίδευση κλασσική φιλολογία. Από πλευράς δημοσιευμάτων έχει δημοσιεύσει δοκίμια, πνευματική επικαιρότητα, λογοτεχνία κρητικές βιβλίων, θεάτρου, κινηματογράφου και όπερας στην Ηπειρωτική Εστία. Έχω δε πολυάριθμες δημοσιεύσεις στον γιαννιώτικο καθημερινό τύπο για θέματα και επικαιρότητα όπερας κυρίως αλλά και άλλων πολιτιστικών δρώμενων. Μαζί μας σήμερα βρίσκεται στο ραδιόφωνο για να μοιραστεί την τέχνη της κριτικής σε θεατρικά έργα. Είναι μια ιδιαίτερη μορφή γραφής και σκέψης, που απαιτεί όχι μόνο γνώση του θεάτρου αλλά και ευαισθησία, αντικειμενικότητα και βαθιά κατανόηση του κοινού στο οποίο απευθύνεται..
Η Λυρική σκηνή της Λιμόζ παρουσίασε μια νέα ερμηνεία της εμβληματικής όπερας "Τόσκα" του Puccini, η οποία διέφερε από τις καθιερωμένες παραστάσεις, εισάγοντας στοιχεία κυνικού ρεαλισμού. Παρά την ιστορική της σημασία, η παράσταση επικεντρώθηκε κυρίως στο θέμα της παντοδυναμίας του κακού, ενώ συνδύασε στοιχεία από το έργο του Βικτοριέν Σαρντού, με τον Puccini να ακολουθεί τη βασική πλοκή.
Η όπερα, αν και αρχικά απορρίφθηκε από τους κριτικούς, γρήγορα καθιερώθηκε στο κλασικό ρεπερτόριο. Η πλοκή επικεντρώνεται στην Τόσκα, τον Καβαρντόσι και τον Βαρόνο Ντι Σκάρπιο, αναδεικνύοντας τη σύγκρουση ανάμεσα στο καλό και το κακό, με το τελευταίο να θριαμβεύει στο τέλος. Μουσικά, η παράσταση συνδυάζει κλασικά στοιχεία με επαναλαμβανόμενα μοτίβα που αναδεικνύουν τη βία του χαρακτήρα του Ντι Σκάρπιο, ενώ η ορχήστρα παίζει σημαντικό ρόλο στην ενίσχυση της δραματικής ατμόσφαιρας.
Η Λυρική σκηνή της Λιμόζ κατάφερε να αναδείξει την κεντρική θεματολογία του κακού, με τον διευθυντή ορχήστρας Pavel Ballef να οδηγεί αποτελεσματικά τη μουσική και την ερμηνεία. Οι ερμηνείες των τριών πρωταγωνιστών—της Hrachuhi Bassenz (Τόσκα), του Tommi Hakala (Ντι Σκάρπιο) και του José Simerilla (Καβαρντόσι)—ήταν εντυπωσιακές, συνδυάζοντας δραματικότητα και λυρικότητα.
Η σκηνοθεσία της Silvia Paoli παρουσίασε επιτυχώς τα σκηνικά και τα χρώματα του έργου, αν και υπήρχαν κάποιες αναχρονιστικές επιλογές στους κοστουμιές που δεν ευθυγραμμίζονταν με την εποχή του έργου. Παρά τις μικρές αυτές ατυχίες, η παραγωγή κατάφερε να δημιουργήσει μια νέα και εντυπωσιακή ανάγνωση της "Τόσκα".
Συνολικά, η παράσταση απέσπασε θερμό χειροκρότημα από το κοινό, αναδεικνύοντας τις ικανότητες της Λυρικής σκηνής της Λιμόζ στην παρουσίαση δύσκολων λυρικών έργων και επιβεβαιώνοντας τη θέση της ανάμεσα στα κορυφαία θέατρα.
Giacomo PUCCINI :Tosca
De la Scène Lyrique de Limoges
Une interprétation réussie qui crée une nouvelle lecture de l'œuvre et une valorisation de la création originale.
Ecrit par George Demosthenes Kokkinos.
Après plusieurs représentations d'œuvres lyriques contemporaines innovantes, la Scène lyrique de Limoges met cette fois en scène l'un des opéras les plus emblématiques de Puccini, Tosca. Bien que cette création fasse partie des opéras établis, les éléments qui la caractérisent s'éloignent néanmoins des standards des autres grandes œuvres lyriques connues, ce qui la rend difficile à interpréter. La présente production est une interprétation réussie qui crée une nouvelle lecture de l'œuvre et une promotion de la création originale telle qu'elle a été mise en scène par l'Opéra de Lorraine en 2022.
Après plusieurs représentations d'œuvres lyriques contemporaines innovantes, la Scène lyrique de Limoges met cette fois en scène l'un des opéras les plus emblématiques de Puccini, Tosca. Bien que cette création fasse partie des opéras établis, les éléments qui la caractérisent s'éloignent néanmoins des standards des autres grandes œuvres lyriques connues, ce qui la rend difficile à interpréter. La présente production est une interprétation réussie qui crée une nouvelle lecture de l'œuvre et une promotion de la création originale telle qu'elle a été mise en scène par l'Opéra de Lorraine en 2022.
Comme ona souligné, cette interprétation n'a pas suivi les conventions établies de la création lyrique. Si elle partage de nombreux éléments avec les opéras connus, tant sur le plan musical que narratif, elle innove néanmoins par une forme de réalisme cynique qui touche à la fatalité, projetant ainsi la toute-puissance du mal qui triomphe dans un monde où il se trouve partout.
On pourrait faire un parallèle avec les pièces de Sénèque où la colère et les conseils d'une force maléfique inexprimée, voire d'un démon, conduisent inévitablement l'homme à rejeter la nature humaine et à renoncer involontairement à son bon côté.
Initialement, Cette œuvre a été conçue par le dramaturge français Victorien Sardou et jouée pour la première fois à Paris. Bien que victime de critiques acerbes et de désapprobation, le drame a été adopté par le public, et c'est ainsi que cette Tosca théâtrale a inspiré Giacomo Puccini pour créer sa propre Tosca avec la permission de Sardou et sur un livret de Luigi Illica.
Bien que l'œuvre lyrique ne comporte que trois actes contre cinq dans la pièce, l'opéra reprend le style et l'intrigue de l'œuvre du dramaturge français. Ainsi, quelques mois après le succès de La Bohème en février 1900, Tosca fut un échec complet, non pas du point de vue du public mais à cause de critiques trop sévères ; cependant, il s'est rapidement imposé dans le répertoire classique, devenant l'un des opéras les plus célèbres de tous les temps en étant joué dans les principaux théâtres lyriques du monde.
L’argument de l'œuvre omet certains détails historiques de la version théâtrale et se concentre sur trois personnages : Tosca, son amant Cavaradossi et leur poursuivant, le baron Di Scarpia, qui est également le chef de la police. Bien que le couple soit pur et suive le bien, la force du mal incarnée par Di Scarpia finit par triompher, entraînant ainsi la mort des deux héros et attirant Tosca dans un meurtre dont la fin n'est pas heureuse.
Sur le plan musical, cette création présente les caractéristiques des œuvres classiques avec la présence d'un orchestre classique, d’un chœur et d’arias. Cependant, il n'y a pas d'introduction et l'orchestre a souvent un rôle secondaire avec des accords forts et des motifs répétitifs (leitmotivs) qui mettent l'accent sur le caractère violent de Discarpio qui est caractéristique de l'œuvre lyrique. L'omniprésence des motifs récurrents rappelle les œuvres de Wagner sans que la musique ne s'éloigne des modèles italiens. Cependant, il y a des moments où l'orchestre présente des passages beaux mais glaçants et là et chaque instrument occupe sa place. La dégradation de certains d'entre eux pourrait altérer la texture de l'œuvre d'un point de vue musical.. Cette idée centrale de la puissance du mal traverse toute l'œuvre et devrait se refléter dans les voix des artistes jouant les trois rôles centraux. Il en va de même pour le chœur qui a cette « beauté glacée » dans son chant. Cependant, lorsque le couple est seul sur scène, il y a des passages d'une musique chaleureuse et expressive. A l’exception de quelques passages poétiques, le livret suit ce style avec la présence spécifique des trois protagonistes dans un langage simple tout au long de l'œuvre,. La difficulté de l'ensemble de l'œuvre réside dans la forte texture dramatique et la musique qui domine à travers les acteurs-chanteurs combinés à l'orchestre qui complète ces caractéristiques et dans certains passages qui expriment manifestement le non-dit.
La Scène Lyrique de Limoges, une fois de plus, a mis en scène avec succès cette œuvre particulière et difficile et on peut dire qu'elle a présenté de façon cohérente tous ses différents points en relation avec l'idée centrale du mal. Nous nous attarderons d'abord sur la direction d'orchestre avec Pavel Ballef qui a compris l'importance de tous les instruments et surtout dans les parties où l'orchestre domine certaines sections de cette œuvre.
La souplesse dont il a fait preuve dans les changements de rythme et dans les alternances d'instruments de musique tout en maintenant la cohérence de l'œuvre constitue un trait distinctif de sa direction. On pourrait faire les mêmes remarques sur l'orchestre symphonique et lyrique de Limoges qui a toujours fait face sans défaut à tous les œuvres qu'il avait interprétées ; on pourrait faire les mêmes remarques sur le chœur qui a largement contribué à projeter le caractère général de cette œuvre et qui, comme toutes les fois qu'iln’ a affiché aucune faiblesse dans cette représentation On ne saurait passer sous silence la directrice du chœur, Arlinda Roux Majollari, qui a exercé les mêmes fonctions au sein du Chœur de l'Opéra de Paris et a largement contribué à amener le Chœur de l'Opéra de Limoges à ce niveau.
En ce qui concerne la distribution, les trois chanteurs qui ont interprété les trois personnages principaux, à savoir Hrachuhi Bassenz dans le rôle de Tosca, Tommi Hakala dans celui de Di Scarpio et José Simerilla dans celui de Mario Cavaradossii, n'ont pas démérité et ont agréablement surpris le public en alliant parfaitement la substance dramatique et lyrique sur scène. En outre, en plus de leur expression mimétique, ils ont donné à leurs voix un ton dramatique qui exprimait les émotions de la personne, la peur et en même temps une préfiguration inconsciente de ce qui allait se passer. Ainsi, la pleine présence du mal dans Discarpia est exprimée par la musique ainsi que par la texture de la voix, ne laissant aucune place à une approche humaine de l'élément démoniaque de sa présence sous le prisme du vérisme qui est une sorte de réalisme. Ces observations concernent aussi bien les artistes qui ont joué Tosca qu'à Mario. En ce qui concerne l’interprète de Tosca, la distinction réside dans la variation de la texture entre la période de pureté et celle du crime.
Enfin, pour la mise en scène de Silvia Paoli a su projeter la beauté glacée de ses décors ainsi que les couleurs qui traduisent le caractère de la pièce. Cependant, il convient de présenter quelques choix malencontreux, dans une mesure limitée bien sûr, qui ont mis en scène certains personnages avec des éléments modernes comme par exemple le costume et la cravate de Di Scarpia ou les soldats en uniforme moderne. Nous croyons qu'il n'était pas nécessaire d’ introduire ces éléments anachroniques.
L'Opéra de Limoges a présenté en toute réussite et originalité une œuvre de Puccini qui est à la fois compatible et originale. Ayant bien compris les particularités de cette création lyrique, qui ne sont souvent pas prises en compte par certains théâtres lyriques, il a fait les meilleurs choix pour proposer une nouvelle interprétation qui projette plus clairement les visions du grand compositeur de Puccini. Cela a été remarqué et ressenti le public nombreux qui a rempli la grande salle d'opéra de cette ville et qui a applaudi avec enthousiasme tous ceux qui ont créé cette production. C'est un honneur pour toutes les personnes impliquées dans le théâtre lyrique de continuer à produire avec succès des chefs-d'œuvre difficiles. Et à la municipalité qui soutient ce théâtre lyrique qui est classé parmi les meilleurs des grandes villes.
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